1991 + année de naissance de nova; son père quitte la maison quand elle a quatre ans. nova grandit dans l'oregon pendant ses premières années, avec sa sœur kate, et leur mère. 2000 + alors que nova a entre huit et neuf ans, elle et sa famille déménagent en californie, dans la grande ville presque terrifiante - en comparaison de ce qu'elle a toujours connu - de san francisco. très attachée à sa mère et à sa sœur, nova est une jeune fille agréable, souriante et avec des rêves plein la tête 2014 + nova a vingt-et-un ans quand elle commence son internat dans un des hôpitaux de la ville de san francisco. élève bosseuse et concentrée, elle réussit brillamment ses études, et est prête à vivre de ce qui lui fait vraiment envie: aider les autres, dans les couloirs d'un service d'urgences à l'hôpital. si le stress est grand, nova sent qu'elle peut toujours compter sur sa mère et sur sa sœur. 2015 + quelques mois après le début de son internat, nova rencontre tami, une fille douce et presque naïve, à l'âme d'artiste, qui s'avère être une présence réconfortante dans le quotidien de la jeune blonde. après avoir passé des mois et des mois à se tourner autour, elles finissent enfin par se mettre en couple. 2017 + nova s'installe avec tami: de plus en plus, c'est un peu comme si tout dans sa vie se mettait logiquement en place: nova est heureuse à cent pour cent dans son quotidien, loin, très loin de penser que les choses pourraient se précipiter dans le mauvais sens. 2018 + à l'hôpital pourtant, elle entend parler des premiers cas de manifestation du virus, et elle sait que les services médicaux le prennent de plus en plus sérieusement, avec le temps qui avance. la contamination ne fait pas encore la grande une des journaux, quand soudainement, kate quitte la maison, après une dispute avec leur mère. 2018 + au moins d'août 2018, tami est internée à l'hôpital, après avoir manifesté de nombreux symptômes du virus. fort de son savoir en médecine, nova prend sur elle de prendre des jours de congé en pleine crise, pour pouvoir s'occuper de sa petite-amie: elle voit la maladie s'emparer complètement d'elle, transformer son corps et la tuer à petit feu. l'agonie de tami durera 6 jours, avant qu'elle ne meurt. tout ce dont nova a véritablement conscience, après, c'est que sa famille n'a jamais pu récupérer le corps de tami pour procéder à des obsèques.

octobre 2018 + l'évacuation de san francisco est mise en place par l'armée: nova et sa mère hésitent à rester pendant longtemps, dans l'espoir d'avoir un signe de vie de la part de kate. mais rien ne vient, et c'est pour survivre aux attaques militaires qu'elles quittent la ville. toutes deux embarquent le strict minimum avant d'être escortées par convoi militaire hors de la ville. octobre-novembre 2018 + la blonde avait déjà perdu compte des jours, quand leur groupe a été attaqué par des contaminés: des monstres comme elle en avait entendus parler à la télé, sans vraiment y croire. plusieurs personnes ont été tuées, mais nova et sa mère s'en sont miraculeusement sorties: s'il a d'abord été cru que le repli pourrait se faire dans une ville voisine en californie, les espoirs sont vite morts. et à mesure que la survie s'est allongée, le groupe a peu à peu été dévasté par les dangers. mars 2019 + nova, sa mère et ce qui reste de leur groupe trouvent refuge dans un camp improvisé par des habitants d'une petite ville du nevada, à wells. elles y vivront pendant 7 mois, avant que le camp ne soit attaqué par un autre groupe inconnu. les violences sont extrêmes, destructrices, sanglantes. nova voit certains de ses compagnons d'infortune être exécutés ou sauvagement assassinés. ce n'est que par chance, elle s'dit aujourd'hui, que sa mère, elle et quelques autres, ont réussi à s'en sortir. août 2019 + leur petit groupe se retrouve en plein dans la vallée de la mort, avec peu de ressources, en plein mois d'été brûlant. le peu de survivants est vite réduit à néant, à cause de la chaleur, de la soif, de la faim, ou de maladies qui arrivent bien trop vite. nova, avec ses savoirs en médecine, essaye d'aider les autres, mais quand ce sont des ressources qui manquent, elle ne peut rien faire. en quelques semaines, il ne restera plus qu'une poignée de compagnons à nova. elle voit des parents impuissants, assister à la mort de leur enfant. elle voit des couples brisés comme le sien. elle sent le désespoir chez les autres, se reflétant dans son cœur à elle. septembre 2019 + bientôt, il ne reste plus que nova, sa mère et quelques personnes. la méfiance est presque de mise, parmi ces infimes survivants, qui se croiraient presque seuls au monde. mais c'est à ce mois-ci que nova voit sa mère succomber à la maladie et à la déshydratation. une longue agonie de plusieurs semaines, qui se solde dans les larmes- et nova, forcée d'enfoncer une lame dans le crâne de sa mère pour ne pas qu'elle se réveille. à la fin septembre, il n'y a plus que nora, du groupe; plus qu'elle, parmi tous les autres- un coup de hasard bien sadique. brûlée, épuisée, affamée, assoiffée, elle voudrait abandonner, mais le courage de mettre fin à ses jours lui manque. novembre 2019 + la blonde avait été prête à abandonner, à errer seule sans but, perdue; oui, elle avait été persuadée qu'elle était perdue, quand bien même elle avait tant bien que mal essayé de viser le nord. l'oregon, cette terre qu'elle connaissait. elle a fini par y arriver: en oregon ou peut-être un état voisin, quelque-part d'un peu plus frais en tout cas. janvier 2020 + il fait très froid quand elle tombe par hasard, à force de marcher, marcher et marcher encore, sur la ville semi-abandonnée de bonanza, dans l'oregon. là, elle se retrouve sauvée par un groupe d'une dizaine de personnes, ayant pris refuge dans un vieil entrepôt industriel. des gens bien, ouais- des gens qui l'aident, des gens qui semblent humains et partager sa peine, face à ce qu'est devenu le monde. nova restera six mois avec ces gens, à reprendre des forces, reprendre de l'énergie; faire son deuil d'un passé disparu. dans le brouhaha qu'était devenu le monde, elle en avait presque oublié sa sœur, kate. on lui parle du camp de jericho, où tout le monde veut aller, mais qui est encore loin, bien loin: dans l'ontario au canada. juillet 2020 + on pourrait dire que nova est partie comme une voleuse; à peine remise sur pieds, après avoir sympathisé avec tous ces gens, nova n'a pas le cœur à s'installer, à s'attarder- à quoi bon, si c'est pour que cet espoir soit réduit à néant? elle a donc quitté bonanza et ces quelques amis dignes de confiance qu'elle s'était faits- direction jericho, en solitaire: désespérément, elle ne peut que croire que sa sœur soit allée dans ce camp. qu'espérer que ce soit le cas. au moins, ça voudrait dire qu'elle a vu moins d'horreurs qu'elle. mars 2021 + elle avait fini par arriver au michigan, jusque detroit: un privilège, presque, qu'elle s'était dit. y'avait même eu quelques personnes avec qui elle avait pu faire un bout de route en voiture. assez de bonnes âmes pour lui arracher quelques sourires et lui faire croire qu'il y avait encore du bon dans ce monde. mais à la périphérie de detroit, très vite, la misère est venue lui tomber dessus. elle y a été attaquée par un groupe- encore un. et alors qu'on a tenté de la poignarder, elle s'est débattue, récoltant de multiples lacérations sur ses bras, une profonde plaie à son flanc, là où le couteau s'était finalement enfoncé dans ses tripes. nova a pris la fuite- quitte à mourir, autant que ce soit le plus loin possible de ces gens-là; au pire, tant pis, elle se ferait bouffer par un rôdeur. ce n'est pas un rôdeur qui l'a trouvée, mais un homme. sebastian.

octobre 2021 + J'suis désolée, elle aurait voulu pouvoir dire ça, comme si ça livrait au jeune homme une excuse valable. Est-ce qu'elle l'était vraiment, hein ? Elle devait partir, elle voulait partir. Sa sœur était quelque-part, là-dehors – elle n'pouvait pas croire autrement – et de ce qu'ils avaient partagé, s'il y avait quelqu'un qui pouvait comprendre ça, ça devrait être lui, non ? Nova n'savait pas pourquoi il avait renoncé, lui, oublié la dernière famille qui lui restait. Mais elle, elle ne pouvait pas le faire. Elle, elle n'pouvait pas rester recluse dans une cabane en prétendant que tout allait bien, et que tôt ou tard, le monde des morts-vivants, des fous furieux et des bombes ne viendraient pas la rattraper. Même avec lui, elle n'pouvait pas faire ça. Ses mots d'amour, alors, elle devait les garder enfermées dans un coin de son crâne, distants de son cœur qui pourtant, aurait bien besoin de pouvoir prendre une pause et s'accorder le privilège d'aimer à nouveau.
Pendant tout ce temps où elle avait été faible, à l'article de la mort ou en rémission, Sebastian ne lui avait jamais fait de mal. Pas même après, alors qu'elle s'était peut-être un peu trop attardée, et peut-être aussi, un peu trop prise d'affection à son égard. Ce désolée, alors, qui sait, elle l'adresserait bien également à son cœur qui faisait mal. Mais dans l'monde actuel, baisser la garde, s'octroyer le plaisir de vivre, ça ressemblait à un privilège pour les idiots. Ceux qui mouraient bien trop tôt. Et elle n'voulait pas que Sebastian meurt- bien plus qu'elle n'se préoccupait de sa propre survie à elle. Il dut la trouver froide et implacable, sûrement, quand elle le regarda une dernière fois, fuit le vrai contact visuel, en récupérant son sac. Si elle devait pousser le vice, elle pourrait le blâmer aussi, de n'pas assez tenir à elle au point de venir avec elle- tout comme il semblait insidieusement, silencieusement, la blâmer de l'abandonner. Ou alors c'était ses propres sentiments, sa propre conscience qui lui murmuraient de telles choses. Comme si elle avait besoin d'une dose de culpabilité en plus; quoique, elle n'était plus à ça près, vraiment. Au revoir, Seb- c'est tout c'qu'elle lui dit, alors, sans pouvoir empêcher un sourire traître de lécher le coin de ses lèvres, comme si le miel de ses mots pourrait être assez pour la sustenter pour le restant de ses jours. C'était impossible. Ils ne vivaient plus dans un monde où l'amour était juste part du quotidien- parfois alors, en pensant comme ça, c'était à s'demander ce qui leur restait, pourquoi ils continuaient de tenir bon, alors.