(001), Aux rives de ma septième année d'existence sonne en échos le décès de mon père, une erreur médicale. Première hémorragie du cœur, un sentiment d'abandon qui macère dans l'incompréhension de l'innocence infantile. Un cauchemar qui se réveille sous la mélodie criarde des brancards, blessure qui peine à cicatriser.  L’hôpital est phobie, sentiment d'inconfort. (002), Homme de pression, je porte sur mes épaules le poids des espoirs de celles et ceux  qui partagent ma vie. Vocation qui comme l'épiderme ne semble vouloir cesser de s'éprendre de mon ossature, je m'assure de la fierté de ces êtres que je considère important. Nature déterminée par les tortures de la destinée, aux iris de ma mère je suis l'enfant prodige lorsque Rodrick n'est qu'un raté. (003), Fiancé d'une demoiselle stérile avant que le monde ne dégringole, promu inspecteur à l'aube de la dernière année de la société, ambitieux à l'idée d'être père et satisfait d'avoir eu l'impression de l'être aux côtés de mon neveu Caleb, ma vie semble à présent vide de sens. La nécessité d'avoir un but poignarde mon palpitant. (004), Longtemps teinté d'une foi pour l'humanité, marqué au fer rouge par les valeurs d'une profession humaine qui lie l'ombre à la lumière, je cède à présent mon éthique à ces créatures que le monde semble héberger contre son gré. Sauver tout le monde est impossible, alors permettre à mes proches et moi-même de prospérer semble être un résultat plus qu'enviable, un aboutissement satisfaisant dans cette parenthèse où la vie est incertaine plus que d'habitude. (005), Un amas de carcasses sur la conscience, chef d'un groupe de survivants sur l’étendu d'une année, la culpabilité me ronge. Acide, elle dévore mes sourires, creuse mes joues et perle à mon front lorsque le soleil s'écroule. Responsable de ces morts par mes décisions d'une certaine façon, le retrait me permet à présent de respirer.  (006), Lueurs du passé, habitudes piliers, je maintiens mon hygiène de vie. La pratique régulière d'un sport me permet de libérer la tension qui s'accumule dans le moindre de mes muscles lorsque le sang se fait ardent aux veines de mes poings. L'entraînement physique est à un moindre mesure l'un de mes besoins, tout autant qu'il est ma force dans ce monde bancal. (007), Ma vie avant les ténèbres se résume à une seule histoire, une seule idylle, un seul amour. Une rencontre hasardeuse au lycée, Lynn Sherwood. Son âme je balade à mon corps, le poignet lacéré  par une gourmette qu'elle m'a offert. (008), L'amour, le flirt, des situations dans lesquels je me révèle maladroit, novice. Tourmenté par ma seule relation, je pense ne plus pouvoir goûter au bonheur d'une vie partagée. L'impression d'être surveillé d'une manière ou d'une autre et de tromper celle que j'ai aimé. Une part de moi se dit qu'elle doit être la seule femme de ma vie et que les hommes, eux, ne sont à côté qu'un paragraphe inexpérimenté qui ne se résume pas à la remplacer, elle.  (009), Prendre des risques, sentir l'adrénaline caresser mon derme en un frisson froid, c'est ce qui me permet de garder un pied dans la réalité, ce qui me pousse à vouloir participer aux expéditions qu'organise le camp. Ne pas oublier que la vérité qui tapisse les murs n'est pas celle qui goudronne les rues et ce qu'il en reste me permet  de faire face à ce présent qui ne ressemble en rien au passé. (010), Inspecteur au New York Police Department, sportif régulier, je manie avec aisance les armes à feu ainsi que mon propre corps. Le combat, qu'importe ses règles ou son contexte, n'est pas quelque chose que je redoute.